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Le culte impérial

I- Origines

A. Deux origines

B. Divinisation de César

Il avait été héroïsé en Grèce. En 45 av. J.C., il a sa statue dans les temples de Rome et on prête serment pour le génie de César. Quand il meurt en 44, le peuple veut lui donner un culte, mais les autorités s'y opposent. En 42 av. J.C., ce culte est autorisé. À la fin du Triumvirat, Auguste est considéré comme un dieu en Egypte, quelques mois après, la province d'Asie, décide de créer un culte pour Octave, la province de Bithynie va suivre. Deux provinces ont l'autorisation de célébrer une fête religieuse en l'honneur d'Octave. En 28 av. J.C., les habitants sont autorisés à élever un temple pour Rome et le divin Jules (à Ephèse en Asie, à Nicée en Bithynie). Ces deux provinces reçoivent aussi le droit d'élever un temple pour Octave (à Pergame en Asie, à Nicomédie en Bithynie), c'est le début du culte impérial.

II- Les formes prises par le culte impérial

A. Un culte placé sous le patronage de Rome et d'Auguste

Il s'agit d'abord de citoyens non romain, mais très vite, ce culte se répand dans tout l'empire, y compris en Italie, (en Espagne en 25 av. J.C., en Lusitanie en 15 av. J.C., en Gaule en 12 av. J.C.) (à Lyon, les trois colonies romaines ne participent pas au culte). Il y a un culte à l'échelon de la cité avec un prêtre d'Auguste, appelé flamine, c'est un notable local élu parmi les membres du conseil municipal, les villes les plus riches peuvent construire un temple (Augusteum), le culte est rendu par les autorités locales lors des fêtes de l'empire. Il y a aussi un culte de région, surtout en Espagne où existe une circonscription juridique. Il y a aussi un culte provincial, l'aspect religieux se double d'un aspect politique. Toutes les cités de la communauté participent à ce culte. Chaque année, chaque cité envoie un délégué au conseil ou concilium, les délégués y discutent de toutes les affaires concernant la province, notamment les votes des honneurs, l'élection d'un grand prêtre provincial (nom de la province + le suffixe arque) qui occupe cette fonction pendant un an. Le partage du culte est fait entre différentes villes qui le veulent.

B. Le culte des vertus impériales

Auguste a permis de rendre un culte aux vertus impériales :

C. Les Augustales

Ces collèges de prêtres apparaissent pour la première fois en 19 av. J.C., font partie de ce collège, des chevaliers, des riches plébéiens, des affranchis. Dans les cités, ces prêtres viennent au deuxième rang juste après les décurions.

D. Le culte des empereurs défunts : les divi (pour les hommes) et les divae (pour les femmes)

César fut le premier à être divinisé en 42 av. J.C., sous le nom de Divus Iulius, Auguste est divinisé en 14 av. J.C. À partir de ces deux précédents, à chaque fois qu'un empereur meurt, le Sénat décide de son sort. Il peut être décidé que l'empereur défunt peut être mis au rang de dieu, dans ce cas on organise la cérémonie de l'apothéose : son corps est placé sur un bûcher avec un aigle en cage posé dessus, dès que le feu est mis au corps, on laisse s'échapper l'aigle : " l'âme de l'empereur s'envole vers les dieux ". Auguste, Claude, Vespasien, Titus, tous les Antonins, Pertinax, Septime Sévère, Caracalla vont être divinisé. Mais très vite des abus apparaissent, la divinisation est étendue à des membres de la famille impériale, Livie est la première femme divinisée. Les empereurs font diviniser leur famille : frère, père, sœur, femme, etc. La divinisation est un acte politique, les gens vont faire un choix :

Après 250, on continue de diviniser les empereurs, mais leur culte ne survivra pas longtemps. Après 337, le titre divus signifie " décédé " pour un empereur.

III- Divinisation de l'empereur vivant

Jusqu'alors on adorait l'empereur mort, les vertus impériales ou le régime impérial. Ces différentes formes sont en déclin, il y a une confusion de plus en plus grande dans la divinisation après la mort. Le culte des empereurs divinisés subit des critiques. Le génie de l'empereur disparaît des formules de serment, de même que son numen s'efface dans les dédicaces.

Le culte de Rome ou d'Auguste se laïcise, se transforme en manifestation politique de fidélité à l'empereur et perd son caractère religieux. Dès le début de l'empire, le dieu est vu comme théos (dieu) ou theios (divin). L'empereur est l'incarnation d'une divinité. Pour ce qui concerne Hadrien par exemple, il y a 8 villes où il est considéré comme un dieu, 14 où il est considéré comme une réincarnation divine, et 76 où il est adoré comme un dieu traditionnel. En 135, l'empereur et sa famille sont " domus divina ", en 258, il y a création de nouveaux titres s'officiers pour récompenser les centurions distingués par leur bravoure, ils forment un corps de " protecteur du divin côté ". L'empereur va être représenté avec des attributs divins, sous Antonin, apparaît le globe, sous Commode, une peau de lion, un caducet, etc. L'empereur est aussi représenté la main levée. Les symboles servent à se présenter comme l'élu des dieux.

En Occident, il semble que ce soit sous Aurélien (270-275) que l'empereur est assimilé à un dieu, Aurélien fait figurer le titre de dieu sur la monnaie : " deo en domino nato … ". En 284, Dioclétien est empereur grâce à un coup d'Etat militaire. Il a voulu asseoir son pouvoir pour ne pas être déchu, il développe alors une idéologie de caractère sacré, son discours est un panégyrique impérial : le pouvoir est confié par Jupiter à celui qui en est le plus digne, la conséquence est que l'empereur est l'élu des dieux. L'empereur est sacré le jour où il monte sur le trône, la femme de l'empereur est une femme ordinaire, les enfants ne sont plus sacrés. En 305, un empereur abdique. L'empereur considéré comme un dieu engendré car il est choisi par l'armée. Tout ce qui touche à l'empereur est sacré ou divin, le palais est sacré, le tribunal est sacré, etc.


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