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Les différents collèges de prêtres

Accéder à un collège n'implique aucune vocation religieuse. Etre prêtre fait partie d'une carrière de chevalier ou de sénateur, on exerce les sacerdoces pendant la carrière, les prêtres sont des citoyens romains, la plupart sont nés libres. Il existe une certaine hiérarchie. Dans l'exercice de leur charge, ils portent parfois des tenues particulières, souvent la toge prétexte, c'est une toge bordée de pourpre. Certains d'entre eux ont un bonnet particulier : l'apex, de forme conique en feutre, avec au sommet, une branche d'olivier garnie de ruban, ils ont des assistants, les camilles, sorte d'enfant de cœur.

I- Les pontifes

Pour l'époque de l'empire, ils sont théoriquement 16, issus des sénateurs et trois, moins importants, les pontifes mineurs, souvent issus des chevaliers. Mais il peut y en avoir plus, qui appartiennent à la famille impériale. Ils sont nommés à vie par cooptation.

A. Leur rôle

Dès 274, les pontifes vont prendre le titre de pontifes de Vesta, le second collège prenant le nom de pontifes du soleil. Ils ont pour rôle de diriger la religion romaine, de participer en tant que groupe à tous les rites de la religion traditionnelle et de présider les fêtes traditionnelles. Ils examinent les prodiges, ils conservent les archives religieuses dans lesquelles sont notées la légitimation des enfants posthumes, les jugements concernant le droit des tombeaux, etc. Ils peuvent aussi s'intéresser aux testaments qui sont faits sous forme solennelle, accorder la fin du deuil, par exemple si une naissance intervient. Ils examinent les demandes de mariage entre proches parents. Ils procèdent à la consécration des lieux et des monuments publics. Ils sont aussi chargés du calendrier.

B. Leur organisation

À leur tête, on trouve le Pontifex Maximus, ou grand pontife, qui dès 12 av. JC. est automatiquement l'empereur. Cette charge est dédoublée en 238 avec Pupien et Balbin, par la suite, ce sera la règle quand il y aura plusieurs augustes. La charge est abolie en 379, car Théodose, empereur d'Orient refuse la charge, et il est imité par Gratien en 381.

Parmi les 19 pontifes, il existe également le " roi des choses sacrées " ou Rex sacrorum. Il a hérité des fonctions religieuses des anciens rois de Rome chassés en 509 av. J.C. Il doit être nommé par le grand pontife parmi les trois noms proposés par le grand collège, il doit être patricien et théoriquement il ne peut exercer de fonction politique pendant sa charge, il doit être issu d'un mariage célébré par la procédure de la conforreatio. C'est une sorte de mariage solennel, célébré par le grand pontife avec des rites compliqués, c'est un mariage indissoluble. À partir d'Auguste, ce type de mariage a quasiment disparu, les postulants à cette charge deviennent rares, le poste est souvent vacant. Au Ier siècle les empereurs ont fini par admettre des gens nés d'un mariage ordinaire si les parents ne sont pas divorcés, de plus il peut faire une carrière politique (questeur, prêteur, consul). Ils ont pour rôle de célébrer les sacrifices et les fêtes dues au dieu Vamus, de présider les comices de mars et de mai. En février, il célèbre une fête par le sacrifice.

II- Les flamines

Alors que les pontifes s'intéressent à l'ensemble de la religion romaine, les flamines ne s'occupent que d'une seule divinité. Ils sont au nombre de 12 sous l'empire (15 auparavant), il y a trois flamines majeurs : flamine de Jupiter, flamine de Mars, flamine de Vénus, ce sont des patriciens et ils doivent siéger dans le collège des pontifes.

Les patriciens sont à l'origine des descendants des gens qui étaient sénateurs avant 450 av. J.C. Mais leur nombre diminue car ils ont tendance à se marier entre eux. À la fin de la République, il n'y en a plus assez, donc César nomme de nouveaux patriciens en 48 av. J.C. Cette procédure est renouvelée sous Auguste.

Le flamine de Jupiter nous est connu par un texte du IIe siècle d'Aulu-Gelle : il doit être un patricien, marié, exclu des charges, il ne peut avoir d'armes, cette charge est souvent refusée, mais il a le droit de siéger au Sénat sans être sénateur.

Les flamines de Mars et de Quirinus ont moins d'obligations.

III- Les quindecemvirs sacris faciundis

Ils sont au nombre de 15, ils sont chargés des rites et des choses sacrées, ce sont des sénateurs, normalement consuls ou anciens consuls, sauf s'ils sont de la famille impériale. À partir du IIIe siècle, il y aura aussi d'anciens prêteurs. Ils ont été créés à l'origine pour s'occuper des Livres Sibyllins, ils sont consultés lors de présages exceptionnels pour désamorcer les prodiges extraordinaires : c'est ainsi que furent introduits les repas aux dieux, les sacrifices des rites grecs. Sous l'empire, ils ont conservé un rôle consultatif, ils ont la tâche d'organiser les cultes non romains comme le culte de Cybèle, d'Isis. Ils organisent aussi les jeux séculaires. En réalité leur nombre est souvent supérieur à 15, ils sont cooptés, mais ils devaient être approuvé par l'empereur.

IV- Les septimvirs des épulons

Ils sont au nombre de sept chargés des banquets sacrés, ils sont recrutés parmi les sénateurs qui doivent être des consuls ou des anciens consuls. Leur rôle est limité à cette organisation des banquets aux dieux et lors des grands jeux.

V- Les collèges mineurs

Les Saliens sont attachés au culte de Mars, connus dans tous le Latium, ce sont des groupes de 12 membres. Ils sont recrutés parmi les patriciens ayant père et mère vivants. Ils exercent une fonction temporelle, ils peuvent démissionner. Leur rôle essentiel est la danse des saliens, en mars, pour marquer l'ouverture de la campagne militaire, ils défilent dans Rome, armés de leur bouclier, ils interviennent le 19 octobre pendant la cérémonie de purification des armes qui marque la fin de la campagne militaire.

VI- Les collèges des Luperques

Ils se subdivisent en deux groupes, ils interviennent le 15 février pendant la fête des Lupercales. Ils sont recrutés parmi les sénateurs, les chevaliers et même les affranchis. Ils sacrifient sur le Palatin un bouc et un chien, la peau du bouc était découpée en lanières, les Luperques se déshabillaient, prenaient une lanière et couraient autour du Palatin en frappant les femmes qui voulaient être enceinte dans l'année, les lupercales seront célébrées jusqu'au VIe siècle.

VII- Les frères Arvales

Au nombre de 12 ou 13, recrutés par cooptation, ils sont dirigés par un magistrat annuel, leur rôle est la célébration de Déa (divinité archaïque féminine). Les collèges sont constitués de sénateurs hauts placés, consuls ou anciens consuls, ils vont de Rome à Ostie où se trouve le sanctuaire de Déa dans un bois sacré. Les rites, qui sont compliqués, sont célébrés pendant le mois de mai, ils tiennent des réunions à Rome pour célébrer les anniversaires, les mariages, les naissances, etc. Ce collège est mentionné pour la dernière fois en 304.

VIII- Les sodales titiens

Ce sont de vieux collèges reconstitués sous Auguste, ils sont composés de 20 ou 21 sénateurs, ils célèbrent un culte en l'honneur d'un dieu nommé Titus, c'est peut-être un rite de fécondité.

IX- Les fêtiaux

Ils sont au nombre de 20, recrutés par cooptation, ils sont chargés des rituels de déclaration de guerre ou déclaration de paix. Au départ, c'est un rituel qui se fait à Rome, puis il se fait à la frontière entre Rome et les peuples ennemis. Ce rituel pose problème dès lors que Rome fait la guerre à des pays lointains, pour contourner ce problème, un prisonnier de guerre a dû acheter une maison sur le Capitole, cela devient un territoire ennemi. Ce rituel désuet est remis en route sous Auguste en 32 av. J.C. lorsqu'il déclare la guerre à Cléopâtre.

X- Les curiano

Ils sont divisés en 30 curies avec chacune un prêtre, le curion recruté parmi les riches âgés d'au moins 50 ans, leur rôle est la célébration de fêtes mineures.

XI- Les vestales

Elles se retrouvent uniquement dans le Latium, elles sont au nombre de six, tirées au sort sur une liste de 20 noms proposés par le pontife ; elles sont recrutées entre 6 et 10 ans, seules sont admises celles dont les parents sont vivants, sans défauts. Les filles étaient un enjeu politique par le mariage, il y a donc un manque de candidates, sous Auguste, on admet des filles de plébéiens ou d'affranchis s'ils sont fortunés. Elles subissaient 10 ans d'études, 10 ans de service, puis 10 ans d'enseignement aux jeunes. Elles sont sacrées, elle porte une tenue spéciale : voile rouge orangé, et cheveux avec six tresses, elles avaient des licteurs et des voitures, des places réservées aux spectacles, elles pouvaient disposer de leurs biens. Elles avaient pour charge de veiller sur le feu qui brûlait en permanence dans l'atrium de Vesta sur le forum, elles participaient aussi à toutes les fêtes de Rome, elles ont survécu jusqu'à la fin du IVe siècle, leur collège est supprimé en 391.

XII- Les Augures

Ils vont être remplacé par le collège des haruspices. Ces prêtres se sont implantés à Rome pour expliquer les phénomènes non prévus par les sciences augurales. Sous Auguste, ils ont un statut officiel, et sous Claude, ils forment un collège de 60 membres, ils survivent jusqu'en 385.


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