Glanum - 3 - L'architecture

3 L'architecture à Glanum

L'architecture à Glanum revêt une importance particulière en raison de la présence de carrières et donc de matériaux illimités permettant des essais de style, une évolution de celui-ci et des techniques de construction, mais importance également par la présence de sources (eau en grande quantité).

3.1 L'importance des carrières et techniques d'extraction

A Glanum, l'omniprésence de la pierre apparaît dés le premier abord dans toutes les phases chronologiques du site depuis le V° s. av. notre ère jusqu'au III° s. de notre ère, voire au delà. Peu de secteurs y échappent : architecture publique, religieuse et militaire, mais aussi sculptures, mobilier religieux et domestique.

L'essentiel de cette production est visible sur le site.

3.1.1 Les carrières antiques

Aux environs de Glanum existent trois principaux centres traditionnels d'exploitation de pierres de taille : aux Baux-de-Provence, à Fontvieille et à Saint-Rémy. Ils font partie d'un ensemble plus vaste d'affleurements de roches sédimentaires tendres d'âge Miocène: "la pierre du midi".

Toutes ces exploitations ont peu à peu fonctionné dès l'Antiquité, celle de Saint-Rémy avant les deux autres. Elle se distingue par une plus grande variété de ses strates permettant d'obtenir des pierres plus ou moins fines et résistantes, cela dans une gamme de calcaires tendres et aisés à travailler.

La meilleure variété a été recherchée pour l'ornementation des monuments prestigieux (Arc de Triomphe, Mausolée, Temples Géminés, etc...) et surtout pour la taille des pièces les plus fouillées (acrotères et chapiteaux à feuilles d'acanthe).

Les carrières antiques de Glanum étaient exploitées à ciel ouvert. Par rapport à l'agglomération de Glanum elles s'étendent surtout au nord, les plus éloignées étant ouvertes à environ 900 mètres à l'est de la ville.

Au Moyen Age la plupart ont été élargies et de nouvelles excavations ont alors été ouvertes en terrain vierge.

L'époque moderne (notamment le XIX° s.) a vu se développer de vastes excavations souterraines, parfois même sous les niveaux d'extraction antiques comme à la carrière encore en activité aujourd'hui.


Carriere antique de Glanum.jpg
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Mais l'énorme accumulation de déchets de pierres et les grands bouleversements de terrain entrainés par la longue activité extractive rendent impossible les relevés des carrières antiques les plus importantes. Seule une petite carrière tardive près de l'entrée actuelle du site et récemment mise au jour pourra faire l'objet d'une étude détaillée.

H. Rolland a réalisé quelques observations ponctuelles dans les énormes tas de remblais antiques de la carrière du Tor Blanc. Par exemple sur un tambour de colonne en cours d'ébauche abandonné là suite à la découverte dans sa masse d'un rognon de silex. Cependant la plus intéressante découverte est celle d'inscriptions latines peintes en rouge au minium sur certains de ces blocs (ALTVM, CM et INC). Cette carrière a fonctionné durant le Haut Empire mais son activité a pu débuter bien avant.

Est également à signaler la carrière connue sous le nom de "la pyramide" et située peu avant celle du Tor Blanc. Son nom provient de la présence d'un monolithe de 23 mètres de haut et toujours solidaire du substrat.

L'une des carrières les plus proches du site est encore exploitée par intermittance. Tout près d'elle, au début du XX° s., ont été identifiés au cours de fouilles les vestiges archéologiques les plus anciens, correspondant certainement à un fonctionnement hellénistique de cette carrière. A proximité, au dessus de l'exploitation souterraine en activité sur des fronts de carrière à ciel ouvert ont été identifiés quelques vestiges de l'extraction du Haut Empire.

En avant de l'entrée actuelle du site une nouvelle carrière antique a été découverte en 1986 : exploitation modeste, peu profonde (son schéma d'extraction est assez complexe et caractéristique des périodes de transition). La variété qualitative et dimensionnelle des impacts d'outils démontre l'intervention individuelle d'ouvriers d'un niveau professionnel assez disparate. Il s'agirait donc d'une petite exploitation superficielle ayant fonctionné de manière très artisanale vers la fin de l'antiquité, au début de l'abandon de la ville.

3.1.2 Les techniques d'extraction et outils utilisés


Outils d'extraction et de taille de pierre utilises couramment a Glanum.jpg
Outils d'extraction et de taille de pierre utilises couramment a Glanum.jpg

La connaissance générale des techniques antiques d'extraction à Glanum résulte de l'étude des nombreuses pierres employées brutes à la base des monuments et de l'analyse des vestiges aujourd'hui accessibles dans les exploitations.

L'extraction se pratique à l'escoude en cernant verticalement les blocs de tranchées étroites dont la profondeur correspondait à la hauteur d'assise de la pierre désirée.

Afin de pouvoir séparer la base du bloc du rocher massif, le carrier antique creusait sur l'arrête inférieure libre une série de cavités trapézoïdales ou triangulaires. Il disposait ensuite un coin en fer dans chacuns des trous préparés. L'arrachage était obtenu en forçant à la masse, aussi uniformèment que possible, l'ensemble des coins d'un même bloc.

Les pierres extraites avaient ainsi déjà à ce stade du travail, la forme d'un parallélépipède plus ou moins régulier.

Les blocs étaient transportés à pied d'oeuvre par chariot. Au sol et sur les assises des murs la manutention devait se faire par l'intermédiaire de rouleaux de bois, l'avancement étant assuré par la poussée d'une pince de bardage.

Les instruments destinés au travail de la pierre sont connus à Glanum grâce à la découverte d'outils mais aussi et surtout par l'étude de leurs traces dans les carrières et les constructions. Aucun outil d'extraction n'a été mis au jour, sauf une petite pince polyvalente qui a pu servir tant en carrière que sur le chantier de construction.

Le principal outil d'extraction, l'escoude, n'est connu que par ses impacts. Durant la période hellénistique et l'antiquité tardive, l'outil était muni à chacune de ses extrémités d'un petit tranchant remplacé durant le Haut Empire par une double pointe.

On connaît les coins d'extraction de Glanum uniquement par la marque laissée par leurs arêtes métalliques dans les emboîtures à la base des blocs.

La scie à pierre tendre n'est pas utilisée pour l'extraction mais les traces montrent qu'elle a servi à scier des dalles fines à l'époque hellénistique.

Concernant la taille : deux exemplaires de ciseaux à pierre proviennent du site. Cet outil permettait de tailler les ciselures périmétriques qui définissent précisément les surfaces. Ses impacts sont visibles dans les lits de pose et d'attente, les moulures et les sculptures; c'est un outil très polyvalent.

A partir de l'époque augustéenne apparaissent ponctuellement les traces du ciseau grain d'orge.

Une polka a été découverte sur le site. Munie de deux tranchants perpendiculaires, elle s'apparente beaucoup au marteau taillant. Les traces de ce dernier couvrent plus de 80% des parements du grand appareil de Glanum.

De même la scie, connue par ses traces dès l'époque hellénistique, et le foret dont l'usage devient plus courant dans l'ornementation romaine.

Les instruments de levage n'ont laissé aucune trace ni vestige mais il existe également les moyens de préhension comme la louve composée de trois pièces de fer et les forcipes (grande pince articulée en tenaille). Ces outils sont identifiables par les trous grâce auquels ils étaient ancrés dans la pierre. Par exemple: la louve laisse au centre de la face supérieure une cavité creusée en queue d'aronde. Son usage prédomine sur les blocs d'époque romaine tandis que le deuxième procédé appartient davantage à la phase de construction hellénistique (deux petits trous carrés ou triangulaires creusés sur des faces opposées).

3.2 Evolution des techniques de construction et du style

Les monuments de Glanum ont un intérêt architectural qui tient à leur variété : l'influence hellénistique se manifeste dans un ensemble de vestiges dont on ne trouve ailleurs aucun équivalent. La marque romaine, à l'époque d'Auguste surtout, est affirmée par des édifices comparables aux plus beaux de la Narbonnaise, inspirés par les formes italiques, mais souvent avec des aspects particuliers.

3.2.1 L'époque hellénistique : taille et technique

Dès le premier Age du Fer apparaît une activité régionale de taille et de sculpture d'oeuvres cultuelles en pierre tendre. Cet artisanat particulièrement bien représenté à Glanum où un important complexe culturel a fonctionné à partir du VII° s. n'a été abandonné qu'à l'approche de la grande période édilitaire hellénistique.

La phase la plus ancienne de cette production est matérialisée par des stèles et des piliers généralement aniconiques. Le mode de fabrication de ces petits monuments dépend des techniques héritées des périodes antérieures de la tradition préhistorique.

Le façonnage des pierres fait appel à l'outillage lithique, particulièrement aux abrasifs : moyen lent mais sûr.


Bases et colonnes tournees du peristyle trapezoidal hellenistique.jpg
Bases et colonnes tournees du peristyle trapezoidal hellenistique.jpg

Cependant quelques indices techniques dénotent l'introduction ponctuelle d'instruments métalliques élémentaires de la taille de la pierre. Mais leur utilisation reste maladroite car peu coutumière aux artisans locaux. La sculpture sur pierre (exemple: les dieux accroupis) fait partie de la phase la plus récente de cette production cultuelle. Elle est accompagnée de piliers. On note l'emploi de la gouge, de la sciotte et une plus grande utilisation du marteau taillant.


Chapiteau quadricephale hellenistique vu de dessus (traces circulaires visibles).jpg
Chapiteau quadricephale hellenistique vu de dessus (traces circulaires visibles).jpg

L'artisanat local de la pierre semble avoir assimilé quelques rudiments classiques de la taille. Toutefois sa production demeure cantonnée aux oeuvres à caractère monolithe (sans assemblage complexe et précis).

Ce n'est qu'avec les débuts de la grande période de construction monumentale hellénistique qu'apparaît réellement à Glanum la taille de pierre appareillée classique.

Les caractères de la technique hellénistique :

La sculpture du début de la phase monumentale est représentée essentiellement par les chapiteaux quardricéphales. On en déduit une parfaite maîtrise de l'ensemble de l'outillage hellénistique de taille de pierre.

De plus pour la première fois dans la région apparaît à Glanum la rigueur géométrique régissant selon les mêmes règles les grandes lignes du travail de chacun des sculpteurs et permet d'harmoniser l'ensemble de la production d'une équipe oeuvrant sur un même monument.

Un système de cercles concentriques de repérage, encore visible sur les lits d'attente de ces chapiteaux, est adopté pour situer les retraits successifs des plans circulaires de l'épannelage général. Ce pourrait être une adaptation sur la sculpture architectonique d'un procédé de tournage déjà en service dans la mesure où les chapiteaux ont été découverts en corrélation avec les colonnes tournées du portique hellénistique.

La pratique du tournage des pierres tendres est en usage dès l'époque archaïque dans le monde grec. Il existait plusieurs types de tours et c'est à Glanum que l'on trouve la plus grande concentration de ces oeuvres. La majeure partie des éléments ronds (bases, tambours de colonne et chapiteaux) de Glanum est façonnée au tour. Ce n'est qu'à partir de la période augustéenne que ce quasi monopole se restreint. Le poids moyen de ces blocs tournés (300-500 kg) impliquait des contraintes mécaniques énormes pour les axes et les pièces qui supportaient la charge de la pierre tout en assurant la rotation. Mais la qualité du résultat est correct et la finesse des détails des moulures obtenues sur des séries de bases prouve le bon maintien de la précison de l'appareil de tournage.

L'architecte A. Olivier a étudié l'usage sur des bâtiments hellénistiques de Glanum d'un procédé de couverture en grandes dalles carrées sciées qui n'a qu'un antécèdent connu à Athènes au V° s. avant notre ère. Ces dalles utilisées par exemple pour la toiture du temple du II° s. situé sous le forum avaient une surface d'un quart à un demi mètre carré et une épaisseur de 5 à 7 centimètres. Ce procédé de couverture prouve surtout qu'à Glanum les professionnels de cette période maîtrisaient parfaitement les techniques de débit à la scie de grandes dalles minces et fragiles et qu'ils étaient capables d'en produire en grande quantité.

Une autre spécificité de la taille hellénistique très bien représentée à Glanum concerne la méthode de mise en oeuvre et de retaille en place du grand appareil. Avant leur pose les blocs sont taillés définitivement sur trois de leurs côtés : le lit de pose, le parement et une face de joint montant (taillée approximativement au ciseau sur chacune de deux ou trois de ses arêtes) formant ainsi un cadre de contact disposé en U ou en L inversé. La partie centrale de la face de joint est grossièrement surcreusée au marteau taillant. Une fois deux blocs contigus mis en contact, une lame de scie est passée dans le joint pour supprimer les irrégularités. Ensuite la nouvelle pierre est poussée contre l'autre puis le joint est scié une deuxième fois. l'opération est renouvelée jusqu'à ce que les arrêtes des deux faces jointives s'épousent parfaitement. Le creux central facilite le passage de la scie ainsi que le dégagement de la poussière produite. Ce mode d'assemblage produit fréquemment des joints verticaux sinueux. Lorsqu'une assise complète est posée, l'ensemble des lits d'attente laissés bruts est régularisé par une taille en oeuvre au ciseau et au marteau taillant.

Glanum offre l'un des meilleurs exemples de la taille hellénistique en Gaule. Il s'agit du layage des parements en séries horizontales d'impacts de marteau taillant, généralement disposés en chevrons. L'analyse des techniques de construction démontre que cette taille layée en chevrons a toujours été exécutée avant la pose des blocs. L'alternance du sens des séries d'impacts avait pour but de corriger la tendance des tailleurs de pierre à surcreuser de tels parements.

3.2.2 Influences de l'héritage grec et innovations romaines

L'héritage grec a d'abord été très matériel puisqu'il s'est traduit par un important remploi. Par exemple: une série d'éléments hellénistiques ouvragés sont remployés dans le sous bassement méridional du forum après retaille du parement et du lit d'attente. Il en est de même pour le sol XXVII prés du forum d'Hercule, pavé de dalles pratiquement non retouchées provenant d'un toit hellénistique. En contrepartie d'autres pierres ont été retaillées au maximum et il est difficile d'identifier leur origine : par exemple un chapiteau à feuilles d'acanthe sur lequel la taille hellénistique n'apparaît que sur le lit d'attente, complémentairement à l'extraction en carrière; les constructeurs romains ont donc largement fait appel aux pierres taillées des monuments désaffectés (technique déjà mise-en-oeuvre par les bâtisseurs hellénistiques vis à vis de leurs prédécesseurs du premier Age du Fer).

Dans les constructions augustéennes de Glanum persistent encore certaines techniques hellénistiques comme le sciage des joints pour l'ajustage des pierres en grand appareil, le levage des blocs avec des pinces articulées ou le tournage d'éléments cylindriques. Mais l'emploi de ces procédés est réservé à quelques situations particulières pour lesquelles les techniques romaines sont mal adaptées. Par exemple : sur le socle des Temples Géminés orné d'une très large moulure, il est difficile d'obtenir, lors de la taille au sol, une face de joint parfaitement plane et d'équerre. Par conséquent l'ajustage se fait par le biais d'un sciage en oeuvre du joint.


Bloc de corniche d'un temple romain, tete de lion-gargouille.jpg
Bloc de corniche d'un temple romain, tete de lion-gargouille.jpg

Sur les mêmes temples on hissait les acrotères en employant la pince articulée.

Il existe un cas intéressant : l'usage particulier de la taille en chevrons fait par les constructeurs du péribole des Temples Géminés. Ce motif est utilisé seulement ici sur les parements extérieurs du petit appareil augustéen, son incision est pratiquée au ciseau. L'avantage pratique de ce mode de taille n'est valable qu'associé au grand appareil. Donc : influence strictement esthétique et éphémère car elle ne persistera pas sur le petit appareil (comme celui du monument à abside). La taille layée romaine ne se fait plus en série d'impacts parallèles mais elle est distribuée en oblique sur le parement.

3.2.3 L'apogée du travail de la pierre à l'époque augustéenne

Les innovations romaines s'observent en premier lieu sur l'outillage qui comporte désormais des variantes pourvues de dents. Ces nouveaux outils sont surtout étudiés pour agir sur des pierres fermes et dures et apparaissent donc au moment où s'accentue la recherche des bancs les plus résistants de la roche locale. Ce changement découlerait en partie d'une certaine amélioration régionale de la métallurgie antique et peut-être aussi à un nouvel apport de main d'oeuvre étrangère habituée à tailler des roches sensiblement plus dures que le calcaire de Glanum.

De plus la généralisation de l'usage de la louve romaine facilite grandement la mise en oeuvre des lourdes pierres de grand appareil.

A partir du début de l'époque d'Auguste une progression générale est nettement perceptible dans l'organisation et les méthodes de travail des métiers de la pierre à Glanum. L'introduction du petit appareil rationalise l'exploitation des carrières en offrant un débouché aux moyennes et petites pierres auparavant considérées comme déchets.

D'autre part les carriers augustéens s'attaquent à l'extraction de très longs blocs pour tailler des colonnes monolithes. Le façonnage de ces hautes colonnes n'autorise plus l'emploi du tour (d'où un réduction de l'usage de cet appareil à Glanum. Une seconde cause pourrait être le recours plus fréquent aux pierres fermes plus difficiles à tourner). La taille manuelle des colonnes monolithes implique également l'adoption de nouvelles méthodes de tracé et d'approche bien illustrées par la colonne inachevée de la maison de Cybèle et d'Atys (DP12). Le tailleur de pierre a reporté et ciselé sur sa colonne brute une série régulière de repères annulaires qui lui donnent à différent niveaux la réduction progressive du diamètre du fût galbé.

Les artisans de la pierre acquièrent à cette même époque une nouvelle assurance vis à vis du matériau qu'ils fouillent jusqu'à ses limites extrêmes (exemple : les acrotères des Temples géminés). De plus on note une accentuation de la complexité et de la rigueur géométrique de la modénature et des ornements.

Par conséquent l'apogée du travail de la pierre à Glanum se situe bien à l'époque augustéenne.

3.2.4 Architecture et décor des maisons

L'intérêt pour les maisons antiques de Glanum remonte au début des fouilles mais le dégagement ancien ne s'est pas fait avec toute la rigueur méthodique des fouilles actuelles, si bien que de nombreuses informations stratigraphiques, indispensables à la chronologie, sont perdues. Par conséquent il est difficile de comprendre les relations entre les différents murs, d'autant plus que les structures mises au jour ont souvent fait l'objet de restaurations.

Mais l'étude de ces maisons est tout de même possible grâce notamment aux volumes et travaux d'H. Rolland. Aux distinctions chronologiques qu'il a établies correspondent des différences de techniques de construction et de conception de l'habitat (en fonction des trois périodes : Glanum I au II° s. av. JC, Glanum II à la première moitié du I° s. av. JC et Glanum III de la seconde moitié du I° s. av. JC jusqu'à la fin du III° s. ap. JC).

3.2.4.1 Glanum I : l'héritage de la tradition hellénistique

A cette époque l'habitat s'étend au delà du temple toscan (XVII) et de ses annexes dans la partie nord du site. Il se répartit en deux îlots : le nord-ouest et les Thermes. L'extension de l'habitat au nord n'est pas connue.

Les maisons ont été bâties avec les techniques de construction typiques de cette époque (blocs de grand appareil à parements layés assemblés à joints vifs).

L'îlot nord-ouest se compose d'au moins trois maisons et d'un édifice (VII) assimilé à un marché. Ce bâtiment ouvre au nord et au sud sur deux maisons.

La maisons des Antes (VI) au nord est l'exemple type de l'habitat domestique de cette époque. Une cour rectangulaire occupe environ le centre de la maison, elle est formée d'un impluvium dallé chargé de recueillir les eaux de pluie. Des portiques entourent la cour. L'aile sud n'existe pas : le portique s'appuyant directement contre le mur mitoyen, permettant l'accès au marché. Les pièces sont regroupées en trois ailes d'importance variable (l'aile orientale composée d'au moins trois pièces de fonction inconnue, l'aile septentrionale contenant les pièces d'apparat et l'aile occidentale formée de trois pièces. Seule la pièce nord a subsisté. Dans l'angle sud de cette aile et du mur mitoyen se trouve un escalier permettant l'accès à l'étage.


Maison des Antes, plan.jpg
Maison des Antes, plan.jpg

La maison d'Atys (VIII) : située au sud du marché avec lequel elle communique, a adapté son plan à un parcellaire plus étroit. Par conséquent sa cour restreinte s'apparente plus à un atrium qu'à un véritable péristyle. La disposition des pièces autour de la cour est à peu près identique à celle de la maison des Antes, mais en l'absence d'aile nord les pièces d'apparat ont été reportées au sud de l'autre côté de la cour. L'entrée est située dans la partie sud de la maison et ne semble pas avoir changée jusqu'à l'abandon du site. Les pièces de l'aile orientale conservent la trace d'un dallage qui couvrait peut-être le sol de toutes les pièces à l'époque de Glanum I. Les dalles s'apparentent à celles formant le fond de l'impluvium.


Maison d'Atys (VIII), plan.jpg
Maison d'Atys (VIII), plan.jpg

D'autres maisons de Glanum avaient dans un premier état un plan semblable (exemple : dans l'îlot des Thermes la maison Ionique (III), celle du Capricorne (IV) et l'Hellénistique (XI)).

Le plan type de la maison de Glanum I, susceptible de modifications pour s'adapter au parcellaire, est l'héritier d'une tradition hellénistique de l'habitat.

3.2.4.2 Glanum II : l'importance de l'apport italique

La destruction du site à la fin de la période de Glanum I semble laisser peu d'édifices debouts, mais on a dû les rebâtir assez rapidement. Les élévations en grand appareil font place à des murs de moellons irréguliers liés à la terre, consolidés par des blocs de grand appareil dressés formant des orthostates. L'élévation supérieure des murs est faite de briques crues. Le quartier nord conserve sa fonction d'habitat et s'étend en direction du sud, à l'emplacement du temple toscan et de ses annexes. Sur ces ruines, on élèvera quatre maisons selon une organisation de l'espace différente de la période précèdente : les maisons n'étant plus groupées en îlots mais séparées par des espaces pouvant servir de rues (un système d'évacuation des eaux emprunte également ces passages).

La maison de Sulla (XII) construite de façon homogène, et assez bien conservée, nous permet de comprendre la disposition de l'habitat. Elle a un plan presque carré, son angle nord est fondé sur une assise en grand appareil, vestige du sanctuaire de la période précèdente. Les pièces sont réparties en deux ailes à angle droit encadrant une cour presque carrée. L'aile nord comprend trois pièces dont la centrale est richement décorée. Au sol, une mosaïque à décor géométrique porte en tesselles vertes le nom du propriétaire : CO [rnélii] SULLAE, les murs sont ornés de peintures. De part et d'autre de cette pièce on trouve deux petites chambres (cubicula). Les sols de ces pièces sont ornés de mosaïques et les murs de peintures hautes en couleur. Un portique reposant sur des colonnes de bois devait séparer les pièces de la cour. Les trois pièces de l'aile ouest sont moins riches : les sols sont de simple béton blanc, les murs peints mais il n'en reste presque rien. La maison XVI à l'est de celle de Sulla était constituée en un premier temps comme la maison aux deux Alcôves (XVIII) : deux ailes disposées en L autour d'une cour. Par la suite elles se sont agrandies vers l'ouest.


Maison de Sulla, plan.jpg
Maison de Sulla, plan.jpg

La dernière maison de cet ensemble (XIX) réutilise une partie des murs comme fondation à l'ouest et au sud.


Maison XVIII, vue de la premiere piece faisant office d'antichambre.jpg
Maison XVIII, vue de la premiere piece faisant office d'antichambre.jpg

Ce type de plan concerne les maisons nouvellement bâties à l'époque de Glanum II. Les vieilles maisons du quartier nord, elles, ont subi des transformations à cette époque, la maison d'Atys (VIII) est reconstruite, la maison des Antes (VI) partiellement rebâtie.

Les transformations sont nombreuses dans l'îlot des Thermes : ont été refaites par exemple la maison du Capricorne (IV) décorée de plusieurs mosaïques dont une emblématique représentant un capricorne.

Le plan de l'habitat de cette époque, tel que trouvé dans le quartier central, est très fréquent dans le monde méditerranéen du I° s. avant notre ère.

3.2.4.3 Glanum III : les dernières transformations de l'habitat

Cette troisième période commence par de profondes modifications du paysage urbain de Glanum. Dans la partie nord-est du site, on édifie un ensemble thermal qui oblitère une partie de l'habitat ancien. Au cours de l'Empire, l'extension de ces Thermes occasionne de nouvelles destructions. La maison du Capricorne (IV) proche de la piscine de ces nouveaux Thermes sert de vestiaire. On restaure alors l'ancienne maison et on refait les mosaïques des sols.

La maison d'Epona (II) succédant à la maison Ionique (III), plus ancienne, a été en partie rebâtie après la rénovation des Thermes. Elle remploie en effet dans sa façade des matériaux du premier établissement thermal.

Le quartier central : la construction du premier forum entraîne la destruction de la maison aux deux Alcôves (XVIII) enfouie comme le puits à dromos sous le remblai de la basilique.

A cette époque les trois autres maisons de ce quartier sont encore debout.

Quelques décennies plus tard le forum est agrandi et on reconstruit la basilique qui recouvre alors les trois maisons restantes. Puis lors de la construction de la Curie et de l'Aedes Augusti on réduit presque la maison Hellénistique à une simple cour.

L'habitat de la partie nord-est lors de l'abandon du site est peu important.

Dans l'îlot nord-ouest les réfections romaines consistent surtout à surélever les murs plus anciens.

L'aile occidentale de la maison des Antes est entièrement refaite au début de l'Empire (on redispose les pièces autour d'une pièce centrale ouvrant sur le portique par une large baie encadrée de deux pilastres cannelés décorés de chapiteaux corinthiens (appelés "antes").

Pour avoir une pièce aux angles droits, un mur en moellons est ancré dans les blocs de grand appareil du mur de fond qui est en biais par rapport à la cour. On refait également le portique ouest et dans l'angle de celui-ci et du nord on élève une laraire dont le soffite est remarquablement conservé.

Malgré l'ancienneté des fouilles et les difficultés que cela entraîne pour l'étude du site, on se rend compte qu'il est parfaitement possible de proposer une histoire de l'habitat glanique. L'évolution n'est pas encore parfaitement connue mais on arrive peu à peu à la préciser par une investigation scientifique du site.

Les influences qui se manifestent successivement dans l'organisation d'ensemble et de détail de l'habitat sont révélatrices des mutations connues par les glaniques. Le passage de l'habitat de type hellénistique à l'italique montre les bouleversements occasionnés par l'emprise progressive de Rome sur le Midi de la Gaule.

L'architecture domestique permet de mieux apprécier la société glanique qui apparaît très "civilisée" par rapport aux autres peuples indigènes.

3.3 Influence de la présence de l'eau sur l'architecture

Souvent la naissance d'un habitat s'explique par la présence de source, mais la source de Glanum n'était pas remarquable par son abondance. En effet dans les massifs calcaires comme les Alpilles si les eaux ne sont pas retenues par un banc d'argile elles ont tendance à s'enfoncer vers un karst. Des écoulements existent cependant au fond des vallons et Glanum se trouve justement au lieu de convergence de deux vallons affluents qui ont pu avoir un fonctionnement torrentiel.

3.3.1 Un sanctuaire autour d'une fontaine

L'hypothèse retenue le plus fréquemment est celle selon laquelle à l'origine il y avait une fontaine guérisseuse à laquelle était associés le dieu Glan et les Déesses Mères de Glanum (Matrebo Glaneikabo) mentionnés sur un autel trouvé en 1954.

H. Rolland a donc pensé à un sanctuaire constitué autour d'une telle fontaine. Cette idée est fondée sur la découverte de la dédicace à la déesse Valetudo adorée dans le temple qui lui fut dédié en 19 avant JC par Agrippa. Le culte officiel de Valetudo est peu attesté à Rome même, on en a seulement quelques mentions seules ou en association avec le dieu guérisseur Esculape.

Non loin de la fontaine, un culte a été rendu aux divinités éponymes de Glanum. L'hypothèse d'une fontaine sacrée, du fait de la concentration d'autels dans ce secteur de la ville, est possible. Mais la seule donnée archéologique pouvant être invoquée en sa faveur est la découverte de monnaies présumées votives coincées dans les anfractuosités du rocher.

La collecte locale des eaux souterraines se faisait par des puits, captages et citernes.

Cette fontaine était appelé Nymphée par H. Rolland. P. Monceaux en donne une définition : "Monument plus ou moins somptueux, généralement orné d'une abside, qui contenait une fontaine jaillissante consacrée aux Nymphes. C'était une construction moitié religieuse, moitié profane, qui servait à la fois de sanctuaire, de château d'eau et de lieu de réunion ou de repos." A l'époque impériale ce monument se serait "laïcisé".

Aucun culte aux Nymphes n'est attesté par une quelconque inscription à Glanum. Donc cette fontaine est tout simplement un bassin collecteur : les eaux circulant naturellement dans le fond du thalweg ont été drainées par une galerie qui conduisait l'apport de quatre drains dans une cavité taillée dans le roc et formant un réservoir où l'on pouvait venir la puiser.

Par la suite les parois du réservoir furent habillées d'un revêtement en grand appareil analogue à celui du rempart et un escalier à trois volées de 22 marches recouvertes de dalles permit d'atteindre l'eau. Le débit des galeries devait être variable donc des trop-pleins devaient être ménagés. Le réservoir garda la forme trapézoïdale de la cavité qui fut à son origine.

A. Roth-Congès a découvert et étudié dans le centre monumental préromain un puits où l'accès à l'eau se faisait selon un dispositif analogue (un couloir) : c'est le puits à Dromos.

Pour H. Rolland le "Nymphée" aurait été enlevé à l'usage courant à l'époque romaine pour ne garder que sa fonction sacrée. Il est possible que la construction d'un aqueduc l'ait rendu moins nécessaire. L'abandon définitif du puits à Dromos est placé avant les années 30 avant JC. Les filets d'eau circulant au fond du thalweg étaient également atteints par des puits qui paraissent avoir été assez nombreux et dont plusieurs ont été fouillés. Certains étaient destinés à un usage publique et collectif, d'autres étaient dans des maisons.

A l'époque romaine le progrès dans la confection des mortiers d'étanchéité permit aux propriétaires des riches maisons de se constituer des réserves d'eau installées sous la cour centrale et remplies par les eaux de pluie.


Fontaine guerisseuse du vallon des Alpilles (2).jpg
Fontaine guerisseuse du vallon des Alpilles (2).jpg

Dans leur vie domestique, les habitants de Glanum n'ont pas souffert du manque d'eau car les ressources locales étaient suffisantes.


Puit a dromos (LX) qui eut aussi une fonction a la fois sacree et profane.jpg
Puit a dromos (LX) qui eut aussi une fonction a la fois sacree et profane.jpg

3.3.2 L'alimentation en eau courante

Dès l'époque hellénistique en Grèce et à l'époque romaine les villes se dotèrent d'un alimentation en eau courante. Ces eaux apportaient à la ville sa fraîcheur et leur écoulement régulier dans un système d'égouts leur assurait la propreté. Donc amoenitas et salubritas sont les deux motivations invoquées par les textes latins pour expliquer la construction des réseaux d'aqueducs. Le souci de l'hygiène est fondamental. Mais la construction de l'aqueduc n'a certainement pas entraîné l'abandon des puits et des citernes. Les romains n'envisagèrent pas la possibilité d'une pollution des puits par les eaux d'infiltration, car on adhère à cette époque à une théorie d'Aristote et Platon de l'origine souterraine de l'eau.

Ce luxe des eaux se manifeste d'abord dans la construction de fontaines accessibles à chacun (exemple : sur l'esplanade, au sud du forum, les fouilles amenèrent le dégagement d'un hémicycle précèdé d'un bassin rectangulaire). Chacun pouvait puiser l'eau à ces fontaines : femmes, esclaves, aquarius (porteurs d'eau). Mais dans les riches maisons on établit l'eau courante.

Une adduction dut exister le long de la rue des Thermes, un tuyau de plomb traversait un mur pour alimenter un labrum dans une boutique attenante à la maison II. Toujours dans cette maison un autre devait alimenter un piscine. Cela daterait de l'époque augustéenne (d'après la présence d'un tuyau passant sous l'angle des temples géminés et qui est daté de cette époque).

3.3.3 Les établissements thermaux


Plan des 2 etats des thermes.jpg
Plan des 2 etats des thermes.jpg

Aucun bain grec n'est connu de manière certaine mais il put en exister un à l'est du sanctuaire de l'autre côté de la voie.

Ces thermes furent construits dans la partie basse de la ville à proximité du forum car leur fréquentation est intimement liée à la vie civique. Ils ont été complétement fouillés et H. Rolland en a donné la description et y a reconnu deux époques.

L'édifice thermal de Glanum appartient, dans son premier état, à la première phase de l'urbanisation romaine du site, et semble pouvoir être daté du troisième quart du I° s. av. JC. Le deuxième état découle d'une réfection du I° s. ap. JC qui paraît être en rapport avec la mise en place de la curie et du tribunal. Les Thermes glaniques appartiennent de toute évidence, par leur conception et leur dimension, à la même série que ceux de Pompéï.

L'établissement primitif de superficie modeste est d'un plan très simple. Datant de la fin de la République il constitue le plus ancien établissement thermal connu en Gaule. Les trois salles habituelles (frigidarium, tepidarium, caldarium) se succèdent d'est en ouest perpendiculairement à l'axe du bâtiment. Celui-ci a été remanié après les Flaviens pour en améliorer le confort : la principale modification fut l'agrandissement de la palestre occupant alors toute la largeur du bâtiment obligeant ainsi à reconstruire une nouvelle piscine plus au sud. Cet agrandissement s'est fait au détriment du caldarium et de la première piscine.

3.3.4 L'aqueduc


Barrage moderne de Peiroou (1891).jpg
Barrage moderne de Peiroou (1891).jpg

Les aménagements mentionnés ci-dessus sont difficilement explicables si l'on n'admet pas l'existence d'un aqueduc ravitaillant la ville.


Enrochement ayant supporte l'aqueduc.jpg
Enrochement ayant supporte l'aqueduc.jpg

En 1954-55 il y eut des restaurations importantes sur le barrage de Saint Rémy et on a trouvé des vestiges antiques semblant attester de la présence d'un barrage à cette époque. La tradition populaire parlait d'un barrage romain, mais les éléments retrouvés (notamment un fragment d'entrée de porte grecque) laissaient persister un doute sur la période de construction du barrage antique. Cependant ces trouvailles et des recherches effectuées à la loupe sur des cartes postales antérieures au barrage actuel, permirent de retrouver des traces d'enrochement et de déclencher des fouilles car il y avait vraisemblablement quelque chose. Le barrage romain mesurait 14,70 m de haut et comprenait deux enrochements, c'est à dire qu'il y avait deux murs côte à côte sur environ 28 m. C'était un barrage en coquille avec des pierres boutisses le traversant et remblayé au milieu. Il n'en subsiste que les enrochements.

L'existence de ce barrage vient renforcer l'hypothèse d'un aqueduc. En outre sa présence semble attestée par l'existence d'une canalisation en plomb alimentant la fontaine de Glanum. Les traces de son enrochement finirent par être retrouvées après des fouilles hésitantes, les romains ayant utilisé une canalisation en plomb, sans respecter les niveaux où les recherches avaient débuté.

On a retrouvé un premier enrochement avec installation rapides et ensuite, parallèlement, une installation de prestige, dont on voit les assises d'arcs. Cétait un aqueduc qui s'appuyait sur le rocher d'un côté et qui était soutenu par son porte-à-faux formé d'arcs. Un deuxième enrochement montre qu'un deuxième aqueduc plus soigné a été réalisé par la suite. Le premier n'aurait servi que neuf ans, jusqu'à ce que les romains ait terminé leur installation de prestige.

Cet aqueduc laisse entrevoir des problèmes d'eau à Glanum. Il est étrange qu'ils aient été amenés à en chercher ailleurs alors que la ville n'en manquait pas normalement. L'étude de l'aqueduc montrera peut-être que le soulèvement progressif des Alpilles est à l'origine de la disparition de Glanum par manque d'eau. En outre cet approvisionnement extérieur, ce cordon ombilical, rend la cité vulnérable, ce qui pourrait expliquer qu'elle n'ait pas été reconstruite sur ses ruines. Les gens sont allés chercher l'eau dans la plaine car le problème serait devenu insoluble au Moyen Age.

3.3.5 L'évacuation de l'eau

Le problème présent à Glanum à certaines époques était celui de l'excès brutal de l'eau. En effet notamment MM. M. Jorda et M. Provensal ont montré que de la fin du néolithique jusqu'à la première période de La Tène le site était exposé aux débordements torrentiels.

Dès le début de l'habitat urbain on se préoccupait de collecter les filets d'eau dans les thalwegs et on se souciait du maintien de leur fonction d'écoulement par la construction d'égouts collecteurs. Ceux de Glanum sont remarquables, leur organisation générale a été très tôt reconnue.

H. Rolland en 1946 déclarait : "Construit au confluent de deux vallons des Alpilles, Glanum se trouvait exposé à l'envahissement des eaux torrentielles; pour pallier à cet inconvénient deux grandes canalisations furent aménagées qui serviront en même temps d'égouts aux quartiers qu'elles traversaient. Le canal est reçoit les eaux du vallon de Saint-Clerg, il est établi sous la rue n°2, il a été simplement reconnu. Le canal ouest est celui qui sert d'égout à la rue des Thermes, il rassemble les écoulements des anciens vallons de Saint-Etienne et Notre-Dame-de-Laval, aujourd'hui route de Maussane. Il suit le tracé de la rue, mais vers l'extrémité nord de celle-ci, au lieu de se redresser comme elle vers le nord, il continue directement sous les constructions (II) pour rejoindre semble-t-il, le canal de l'est".

Les fouilles qui suivirent montrèrent que l'égout principal n'était pas une création romaine mais que les romains avaient réaménagé un canal primitif observable sous le rempart.

Leur apport consista à en développer la fonction d'évacuation des eaux usées. Le tout-à-l'égout existait au moins pour les belles maisons. L'écoulement pérenne assuré par l'apport des eaux de l'aqueduc lavait les égouts.

Mais Glanum c'est aussi la décoration de toute cette architecture et l'art lié à celle-ci ainsi qu'aux croyances.