Le premier a les pieds enchaînés. Au centre un esclave fait tourner une roue qui actionne un cabestan destiné à soulever une lourde colonne. Un autre sculpte un chapiteau. Celui de droite est pendu à une fourche, un autre à un poteau ; un autre encore est sous le carcan. Au centre, en bas, un esclave est à la meule que fait tourner cheval. Souvent on y attelait les esclaves eux-mêmes.
li y avait à Rome des centaines de milliers d’esclaves, la plupart prisonniers de guerre. lis étaient chargés de tous les travaux. Les riches en avaient souvent plusieurs centaines à leur service. L’esclave n’a aucun droit.. C’est une véritable marchandise qu’on achète et qu’on vend. Mais il peut être affranchi par son maître. La vie de l’esclave était généralement très dure. Voici comment Caton recommande d’entretenir les esclaves de la famille :
« Pour leur nourriture, le moins possible. Du pain des olives, mais on aura soin de conserver celles qui sont tombées et parmi celles qu’on a récoltées, les olives qui rendent le moins d’huile. Une mesure (7 l. 75) de sel par tête et par an suffira. de repos. Il doit travailler ou dormir. Les jours de fête, où l’on ne demande rien aux animaux, l’esclave pourra nettoyer les fossés, paver le grand chemin, couper les ronces, bêcher le jardin, sarcler les mauvaises herbes, curer les réservoirs. Et ainsi de suite jusqu’à la vieillesse; alors on se débarrassera de l’esclave vieux ou malade comme des vieux bœuf ou de la vieille ferraille ». (Caton).
D’ailleurs l’esclavage était considéré, par les anciens, comme nécessaire. Et on trouve normal d’aller au marché acheter un esclave.
Le « servus » était amené, les pieds blanchis à la craie, sur la place publique; au-dessus de sa tête était pendu un écriteau qui indiquait son origine, en signalant ses qualités, ses talents particuliers s’il en possédait...
Celui qui faisait mine de vouloir acheter, avait le droit de palper les infortunés qu’on lui proposait, il les examinait comme on examine aujourd’hui un boeuf ou un cheval, sans aucun respect pour une dignité humaine qui n’appartenait, dans les conceptions de l’époque, qu’aux citoyens libres. Puis on concluait le contrat. L’acquéreur pouvait emmener sa nouvelle propriété sur l’heure, ainsi qu’il eût fait d’un animal ou d’une plante. On séparait brutalement le père de la fille et de la femme, si des familles entières — ce qui arrivait souvent à l’issue des guerres - étaient mises en vente. Il ne faut donc pas s’étonner si les révoltes d’esclaves furent nombreuses à Rome.
PAUL-LOUIS, Le travail dans le monde romain.