Il représente une des plus belles réalisations de l'architecture civile.
Némausus (Nîmes), colonie de droit romain depuis 45 avant J.C. est une cité importante, ses besoins en eau aussi. La construction d'un aqueduc permettait une urbanisation à la mesure des ambitions avec thermes, fontaines et égouts. Il fallait pouvoir transporter, sur environ 50 km, l'eau des sources d'Eure (près d'Uzès) à Nîmes avec une dénivellation indispensable de 12 m. La construction de l'aqueduc dura une quinzaine d'années (entre 40 et 60 après J.C.).
Si sur la plus grande partie, il suffit d'une tranchée pour enterrer la canalisation, il fallut réaliser quelques ouvrages d'art. Le Pont du Gard, devant enjamber le Gardon et résister aux crues, est le plus important : 21000 m3 de pierres, 49 m de haut, 3 niveaux d'arches (6 au 1er, 11 au 2ème et 47 au 3ème pour 275 m de long. Abandonné au VIème siècle, il subit de nombreuses dégradations, certaines arches manquent au 3ème niveau.
Ce "pont", fragment d'un aqueduc construit par les Romains vers l'an 19 avant J.- C., franchit le Gard à 12 km environ de son confluent avec le Rhône. A travers les arches centrales on aperçoit, bâti sur une côtière, le village de Castillon du Gard; la vue a donc été prise du SO. vers le N.E.
LE PONT DU GARD
Les ponts à arcades sont les vestiges les plus spectaculaires des aqueducs et parmi eux le Pont du Gard est exceptionnellement important et bien conservé. Construit en pierres de taille, énormes blocs assemblés sans mortier, provenant d'une carrière proche sur la rive gauche du Gard, il est composé de 3 étages d'arcades dont la hauteur totale dépasse 48 m. Les 6 premières grandes arcades de 6,30 m de large s'élèvent de 22 m au-dessus de la rivière sur une longueur de 142 m. Le second étage comporte 11 arcades de 19,50 m de haut et de 4,50 m de large et s'étend sur 242 m, le 3e étage qui contient le canal est long de 275 m; ses arcades, larges de 3 m, n'ont que 7,40 m de hauteur. La rivière coule sous l'arche centrale qui a 24 m d'ouverture. L'ouverture des arches des deux premiers étages décroit progressivement de part et d'autre de la plus grande (24 m), La rangée supérieure a 35 arceaux réguliers de 4,50 m d'ouverture. Les piles de base sont taillées en pointe du côté du courant. La voie de passage qui a sans doute toujours existé au premier étage fut élargie au Moyen Age puis au XVIIIème siècle, travaux peu indiqués pour la sécurité et pour l'harmonie du monument. C'est pourquoi, dès 1743, les Etats du Languedpc déçident la construction d'un pont accoté à l'aqueduc, côté amont; il existe encore. Avec Prosper Mérimée (providence des monuments de France au XIXe s.) furent entrepris des travaux de restauration. Bien visibles sur notre document, les pierres saillantes des piédroits et des façades portaient les échafaudages durant la construction. La cuvette du canal, large de 1,20 m et haute de 1,85 m est faite de moellons enduits d'une fine couche de ciment réfractaire. Les eaux y ont déposé d'épaisses couches de sédiments calcaires.
L'AQUEDUC
Les beaux monuments que sont les ponts à arcades par lesquels les aqueducs franchissent les vallées ne sont qu'un élément d'un très complexe réseau de constructions, de conduites souvent souterraines, de tranchées, de bassins de captation, de siphons (conduites forcées entre deux bassins), de puits de "regard" construits le long d'un aqueduc souterrain permettant surveillance et réparations, de châteaux d'eau. Le tracé d'un aqueduc tantôt en surface, tantôt plus ou moins profondément sous-terre nécessitait des calculs minutieux et délicats afin de maintenir aux conduites une pente suffisante et régulière. L'aqueduc de Nîmes capte près d'Uzès es sources de la rivière d'Eure et de la fontaine d'Airan à une altitude de 76 m et les amène à Nîmes après un parcours d'une cinquantaine de km à un niveau de 59 m. Des vestiges plus ou moins ruinés jalonnent celui de Nîmes. Entre St-Bonnet et Sernhac, deux tunnels d'une soixantaine de mètres de long, au sud de Sernhac un autre de 400 m traversent les collines. L'aqueduc aboutit enfin au N.E. de Nîmes, près de l'ancien bastion de la citadelle où subsistent des vestiges intéressants du château d'eau.
Des bassins du château d'eau, l'eau était distribuée dans la ville par des tuyaux de plomb qui aboutissaient aux fontaines, aux thermes, à quelques demeures privées dont les riches propriétaires faisaient installer à leurs frais une adduction sur la conduite publique. Les innombrables vestiges des aqueducs témoignent du développement et du perfectionnement que les Romains avaient apportés à cet aspect du confort de la vie quotidienne.
Adresse
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