La tour de Babel

La tour de Babel


Il y avait au temps de Nabuchodonosor II (-604 à -562) dans Babylone environ "1200 temples et chapelles" disséminés sur une superficie de 850 hectares. "Babylone la Grande" avait une enceinte fortifiée comprenant huit portes d'accès. Chaque porte était dédiée à un dieu ou à une déesse protectrice, la porte principale était vouée à la déesse Ishtar, elle avait 25 mètres de hauteur et ne comprenait pas moins de 150 figures de dragons ou de taureaux dessinés ou sculptés en relief.
Selon Hérodote quatre chars de cavaliers pouvaient se croiser en haut de ces murailles sans se toucher !
A partir de cette porte principale commençait la "Grande Voie royale" c'était une grande avenue de vingt mètres de large, entièrement pavée de dalles de calcaire et bordée de gros murs épais. Cette avenue traversait toute la cité menant directement au terre-plein central de la grande ziggurat : la fameuse "Tour de Babel" construite probablement sous le roi Hammurabi qui avait également fait bâtir son grand palais juste en face de l'immense temple de briques.
Bâtie à la manière des grandes pyramides à étages, cette immense construction carrée de 90 mètres de côté comprenait sept étages tous reliés entre eux par de somptueux escaliers extérieurs donnant accès aux "900 chapelles" dont 600 étaient dédiées aux dieux célestes et 300 aux divinités terrestres ! Elles étaient richement décorées de pierres précieuses et de nombreuses statues en pierres rares, en or, en bronze ou en bois finement sculptées dans les cèdres du Liban.
Les babyloniens appelaient cette grande tour "Etemeanki" ce qui veut dire "le temple de fondation entre le ciel et la terre...".
Selon Hérodote le dernier étage était interdit aux pèlerins et aucune statue n'y était tolérée. C'était un appartement vide ne contenant qu'un lit et une table en or massif réservés au dieu national Marduk pour qu'il puisse s'y reposer chaque fois qu'il reviendrait sur Terre.
Après avoir assiégé Jérusalem durant deux ans, Nabuchodonosor II s'empara en -587 du temple de Salomon, le pilla, le détruisit et brûla ses piliers en cèdres du Liban, puis il emmena les hommes valides et les notables juifs comme esclaves à Babylone et les remplaça par des colons plus soumis et mieux enclin à lui payer son tribut. Les juifs qui pleuraient leur temple et leur liberté considérèrent cette orgueilleuse tour de Babel comme un objet de provocation et ils lui attribuèrent cette légende selon laquelle tous les hommes qui l'auraient bâtie se seraient séparés pour incompréhension de langages sans l'achever (!).
La tour avait déjà été partiellement détruite par l'assyrien Sennacherib (-704 à -681), mais reconstruite par l'assyrien Assarhadon (-680 à -669) et son fils Assurbanipal (-688 à 627). Elle fut entièrement restaurée et embellie par Nabopololassar et son fils Nabuchodonosor II (-604 à -562) qui y employa de nombreux esclaves en particulier des juifs qui avaient du mal à admettre que Nabuchodonosor avait détruit leur temple sacré, mais qu'il exigeait de leur part qu'ils reconstruisent l'Ancienne Tour de Babel ! Heureusement leur calvaire cessa en -539, lorsque Babylone fut prise par le perse Cyrus.
La Tour de Babel fut alors complètement détruite en -479 par Xerxès 1er (-485 à -465). Entièrement disloquée, il ne reste de nos jours, plus que le fossé creusé par les pillards tout autour des fondations pour en extraire les dernières briques. Même Alexandre le Grand qui disposait pourtant plus de 300 000 esclaves, renonça à sa reconstruction devant l'ampleur considérable des travaux de rénovation.
Mais Babylone comptait également un autre trésor qui figurait parmi les "sept merveilles du monde," il s'agissait des célèbres "Jardins suspendus de Babylone" où croissaient les plus belles plantes de l'Orient arrosées par un judicieux système de canalisations qui retombait en cascade alimentant toutes les longueurs des plateaux fleuris. Comme un mirage en plein désert, on pouvait croire qu'une pluie fine tombait du ciel sur un coin de paradis !

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