Deux témoignages contradictoires, très postérieurs à la période de construction de la Grande Pyramide, fournissent des renseignements incomplets et énigmatiques sur les techniques qui auraient été mises en application par les constructeurs de ce monument, plus de 2500 ans av. J.C. Ainsi, Hérodote d'Halicarnasse, historien grec visitant l'Egypte, au Vème siècle av.J.C., rapporta dans ses "HISTOIRES", une version de l'édification de la pyramidede KHEOPS, suivant la description que lui en avait faite des prêtres égyptiens, qui l'accompagnaient lors de sa visite. Au Ier siècle av. J.C., Diodore de Sicile, autre historien, visite les pyramides du plateau de Gizeh et découvre, grâce aux égyptiens qui lui servaient de guide, une version fort différente de celle recueillie par Hérodote, en ce qui concerne les moyens de mise en oeuvre. Il relate sa propre information dans sa "BIBLIOTHEQUE HISTORIQUE" . -d'après les "HISTOIRES" d'Hérodote : <<( ... )Voici comment fut construite la pyramide: d'abord une succession de degrés que certains appellent crossai et d'autres bomides; quand la pyramide fut construite sous cette forme, on éleva le reste des pierres à l'aide de machines faites de morceaux de bois courts, on les élevait de terre à la première assise des degrés; sa pierre montée là, était placée dans une autre machine dressée sur la première assise; de cette première assise, elle était amenée à la seconde et placée sur une autre machine.Car, autant il y avait d'assises de degrés, autant il y avait de machines; ou bien la même machine unique et facile à porter était installée, successivement sur chacune des assises, après que, chaque fois la pierre en ait été retirée; nous devons en effet présenter la chose de deux façon, comme on la présente...Pour la pyramide elle-même, la construction dura vingt ans. (... ).>> -d'après la "BIBLIOTHEQUE HISTORIQUE" de Diodore : << ( ... ) Les pierres ... étaient ...transportées d'une assez grande distance et mise en place au moyen de rampes de terre, les machines propres à élever des fardeaux n'étant encore point inventées à cette époque. Une des singularités les plus dignes de remarque, c'est qu'un monument aussi immense étant placé dans un lieu de toutes parts couvert de sables amoncelés, l'on l'aperçoive aux environs aucune trace ni des terrasses qui on été élevées ni des opérations qui ont eu lieu pour tailler ou polir la pierre; ( ... ). Des Egyptiens donnent néanmoins de cette singularité une explication qui a quelque chose de merveilleux; il prétendent que ces terrasses étaient construites en sel et en nitre, et que les eaux du Nil les ayant atteintes, elles se sont dissoutes et ont disparu sans que l'on y ait employé les bras de l'homme; mais je ne crois pas que ce soit la vérité, et je pense que les mêmes mains qui avaient élevé ces terrasses les ont détruites et ont replacé les terres dans la situation où elles étaient antérieurement. ... Le nombre d'hommes employés à ces constructions fût, dit-on,de 360.000 et leurs travaux étaient encore inachevés au bout de vingt années de travail. >> Ces récits proposent des thèses tout aussi contradictoires qu'imprécises ou incertaines. Cependant certains principes exposés suggèrent des applications, utilisant l'inventaire des vestiges reconnus par les égyptologues. C'est cette démarche qui m'a conduit à ne pas exclure, globalement, le contenu d'un témoignage au profit d'un autre, mais à en retenir les parties recevables, dans les limites de leur faisabilité respective. |